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JEAN-BAPTISTE COLBERT DE CROISSY, MARQUIS DE TORCY, to PRIOR , [17]/28 March 1712, Versailles

JEAN-BAPTISTE COLBERT DE CROISSY, MARQUIS DE TORCY, to PRIOR , [17]/28 March 1712, Versailles

Table of contents

    1712.0328.Ta

    Addressed:
    M Prior

    J'aurois bien souhaitté Monsieur que vous
    eussiez encore êté ˂˄du˃1 voyage que M Gaultier
    a fait icy; et de vous voir partir ensemble
    pour Vtrecht; Mais je suis persuadé que
    ceux qui vous retiennent a Londres le
    font pour de bonnes raisons, et que je
    dois preferer le bien public a ma2
    satisfaction particuliere. Vous êtes du
    petit nombre de ceux qui sont bons
    a tous les employs les plus difficiles,
    et dont on ne peut se passer dans les
    places où on les a mis. J'espere Monsieur
    que vous continuerez de contribuer
    dans celle où vous êtes, a la tranquilité
    generale, dont le retablissement reçoit
    de violentes contradictions. Le Roy n'oublie
    rien pour les surmonter, en se rendant
    facile autant que l'jntereſt essentiel
    de son Royaume le peut permettre.
    Les jntentions chez vous me paroissent
    admirables, ce seroit vn grand malheur
    si des dispositions si bonnes de part et
    d'autre demeuroient jnfructueuses. C'es[t]3
    ce que je ne puis croire Monsieur
    l'affaire êtant en aussy bonnes main[s]
    et vous trauaillant de vôtre costé a
    en auancer le succez. Ecartez je vous
    prie touttes les demandes qui ne font
    rien au fonds4 de l'affaire, et qui ne
    seruent qu'a alterer l'vnion preste
    a s'etablir. on a demandé par exemple
    de vôtre part, que le Roy fit rendre au
    Cardal de Boüillon ses papiers. Je ne vo[js]5
    pas quel jntereſt la Reyne peut
    prendre a vn sujet Rebelle, ny quelle
    relation l'Eglise Anglicane peut auoir auec
    le Doyen des Cardinaux

    Permettez moy de vous recomm[a]nder6 la
    lettre que je mets dans votre pacquet
    et de me rejoüir auec vous de l abbaye
    que le Roy a donneé a M Gaultier.
    Je suis persuadé que vous en apprendrez
    la nouuelle auec plaisir. J'en aurois
    beaucoup de trouuer les occasions de vous
    marquer qu'on ne peut etre plus
    veritablement que

    je ſuis Monsieur
    entierement a vous.

    Notes
    1.
    A faint stroke beneath the second e of "êté" signals the supralinear addition.
    2.
    Many of the line ends are filled in with tailed extensions of the final letter of the last word in the line. Those tails are not represented in the transcript. This scribe also regularly connects one word with the next without lifting his pen. Standard word division has been followed.
    3.
    Several lines of the second page of the manuscript (fol. 121v) have line ends lost in the binding. Missing letters have been supplied in square brackets.
    4.
    The s on the end of "fonds" seems to have been an afterthought.
    5.
    The descender of the long i (j) is visible.
    6.
    The a of "recommander" is blotted.