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JEAN-BAPTISTE COLBERT DE CROISSY, MARQUIS DE TORCY, to PRIOR , [28 March]/8 April 1712, Marly

JEAN-BAPTISTE COLBERT DE CROISSY, MARQUIS DE TORCY, to PRIOR , [28 March]/8 April 1712, Marly

Table of contents

    1712.0408.Ta

    Addressed:
    A m. Prior

    La lettre que je vous adresse Monsieur, contiente
    la reponse que je fais a la question importante
    dont jl s'agit aujourdhuy. Comme vous en1
    serez informé je ne vous repeteray pas ce que
    j'escris a M. le G.d Tresorier. Je souhaite quil
    soit content du plan que je luy propose, et
    s'jl ne l'est pas, je vous prie de l'exhorter a
    m'ayder de ses lumieres pour le succez d'vne
    affaire aussy difficile; Car en verité les
    intentions sont bonnes icy et nostre intereste
    est le mesme que le vostre, d'empescher l'vnion
    des deux Couronnes. J'auoüe que je ne puis
    croire qu'vne negotiation aussy auancée et
    que l'on veut de part et d'autre terminer
    heureusement, perisse sur le point de sa
    conclusion, par la crainte d'vn auenir que
    toutes les parties interessées veulent egalem.t
    preuenir
    . Tous les principes de vos raisonnem.s
    sont justes. Nous raisonnons de mesme. La
    difference n'est que sur les moyens qu'il faut
    employer. Chacun ayant dit ce qu'il pense
    de part et d'autre, taschons sil est possible
    de conuenir d'vn plan que l'on puisse
    suiure pour sortir de ce Labirinthe
    et
    pour finir cette malheureuse guerre.

    Je suis persuadé Monsieur que vous ny
    epargnerez pas vos soins, et je ne seray
    point fasché quand je pourray remarquer
    quelques traits du Style de la Doüane de
    Londres
    . Je voudrois bien que celle de Paris
    sceût escrire auec autant de force, et
    descouurir par des raisonnemens aussy
    pressants et aussy bien suiuis, l'injustice et
    la mauuaise foy de nos Ennemis. Vous me
    permettrez Monsieur de ne vous plus mettr[e]2
    dans ce nombre, et de croire que la bonne foy
    qui a regné dans tout le cours de la Neg.on
    presente, sera recompensée d'vn heureux
    succez.

    Je vous remercie de ce que vous m'escriuez au
    sujet du Card.l de Boüillon, Je vous prie d[?'en]3
    remercier aussy M. de s.t Jean. La lettre
    que je luy escris est si longue que j'ay
    oublié de traitter cet article, et je croirois
    l'ennuyer si j'y adjoutois encore quelque
    apostille. L'Ecclesiastique dont vous me
    parlez Monsieur ne sçauroit auoir de
    meilleure recommandation que la vostre;
    J'espere qu'il en ressentira encore les effects,
    principalement si vous contribüez a le
    faire reussir dans son ouurage: Je vous
    prie de croire qu'on ne peut estre plus
    sensible que je le suis, aux sentimens que
    vous voulez bien me temoigner, ny
    desirer dauantage les occasions de vous
    faire connoitre que

    je suis Monsieur
    entierement a vous./

    Notes
    1.
    Many of the line ends are filled in with tailed extensions of the final letter of the last word in the line. Those tails are not represented in the transcript. This scribe also regularly connects one word with the next without lifting his pen. Standard word division has been followed.
    2.
    The final e of "mettre" is lost in the binding.
    3.
    This last word on the line is partially lost in the binding, but this reading is likely.